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https://www.revolutionpermanente.fr/NPA-vers-une-conference-nationale-factice-avec-mise-a-l-ecart-de-la-principale-opposition

 

Vers une conférence nationale factice du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) avec mise à l’écart de la principale opposition

Le Conseil Politique National (CPN) du NPA se déroulait Samedi 22 Mai et Dimanche 23 Mai 2021. Chargé de décider les modalités de la prochaine conférence nationale en vue des élections présidentielles, il a acté, avec l’appui de deux courants de la gauche du NPA, l'Etincelle et Anticapitalisme et Révolution, une conférence nationale factice et antidémocratique avec la mise à l’écart de la principale opposition.

Déclaration des élus du Courant Communiste Révolutionnaire (CCR)Révolution Permanente après le CPN du Samedi 22 Mai et du Dimanche 23

Une conférence nationale factice avec la mise à l’écart de la principale opposition

La réunion du CPN du Samedi 22 Mai et du Dimanche 23 Mai 2021 avait pour mandat de définir les modalités et d’enregistrer les plateformes en vue de la conférence nationale chargée de trancher sur l’orientation et le candidat du NPA au premier tour des élections présidentielles de 2022.

Elle a eu lieu dans le contexte très particulier d’une offensive scissionniste de la part de l'ancienne plateforme unitaire, déclenchée au premier semestre 2020 contre l’ensemble des sensibilités appartenant à la gauche du parti, puis resserrée contre le CCR sous le prétexte de la pré-candidature d’Anasse Kazib. Depuis plusieurs semaines, nous avons vu ainsi se multiplier les motions demandant notre exclusion, ainsi qu’un texte signé de l’ensemble de la direction de la plateforme unitaire remettant en cause notre appartenance au NPA et écrivant noir sur blanc que, le CCR étant soi-disant une autre organisation que le NPA, « il ne peut donc pas prétendre à discuter et à trancher les choix d’un autre parti, fût-il celui auquel certains de ses membres ont appartenu plus ou moins longtemps et activement ». A cela s’ajoutent l’exclusion des membres du CCR de la coordination des comités de la Fédération de Paris, Mardi 18 Mai 2021 et une contribution, signée par plusieurs membres de la direction de la plateforme unitaire pour le CPN, ayant pour titre « rassembler l’organisation pour mener la campagne du premier tour des élections présidentielles et se séparer du CCR ».

Il est évident que dans ce contexte le CPN devait condamner ces méthodes bureaucratiques et acter un certain nombre de garanties contre notre exclusion de fait, appelée par euphémisme séparation, et sur notre participation pleine et entière à la conférence nationale. D’autant plus que, dans le cadre du CPN, les membres de la plateforme unitaire, après avoir réaffirmé dès leur introduction au débat d’orientation pour le premier tour des élections présidentielles la nécessité de se séparer du CCR, ont dit et répété ce que leurs représentants avaient déjà indiqué dans la commission chargée de travailler sur la motion d’organisation de la conférence nationale, à savoir qu’ils n’allaient pas forcer les militants à se réunir ensemble et que, dans les principales fédérations du NPA de Paris, de la Haute Garonne et de la Seine Saint Denis, il n’y aurait pas d’assemblée générale élective commune avec le CCR.

Dans ce contexte, seul un bloc solide de la gauche du parti, comme celui qui avait su se dresser contre la tentative de la direction de la plateforme unitaire d’empêcher les nouveaux militants de pouvoir voter pour le congrès au mois de juillet 2020, aurait pu imposer des conditions réellement démocratiques pour la conférence nationale et rejeter fermement le projet d’exclusion du CCR. Une très large majorité aurait pu être rassemblée autour de cet objectif à ce CPN, comme en témoignent le résultat d’autres votes comme celui sur la motion sur les élections régionales, qui a obtenu une majorité absolue avec trente quatre voix pour. Pourtant cela ne fut malheureusement pas le cas.

La motion d’organisation de la conférence nationale comprend, parmi les raisons d’éventuelles exceptions aux règles communes pour la tenue des assemblées générales électives, une situation politique interne ne permettant pas la tenue d'assemblées générales communes. Ce bout de phrase, dont nous avons demandé la suppression, ouvre la possibilité à ce qu’un peu partout il y ait refus de débattre dans un cadre commun avec nous. En plus de Paris, de la Haute Garonne et de la Seine Saint Denis, nous pouvons d’ores et déjà prévoir que cela serait également le cas dans le Nord ou encore dans une ville comme Montpellier. Cela veut dire que la majorité de nos militants n’auraient pas accès à un débat contradictoire en vue de la conférence nationale.

Et au-delà même de cela, une partie de l'ancienne plateforme unitaire contestant jusqu’à l’appartenance des militants CCR au NPA, nous n’aurions aucune garantie que les voix issues des assemblées générales du CCR soient comptabilisées. Une telle conférence nationale, visant à diminuer le poids numérique, en préparant la contestation des voix, et politique, en évitant le débat réel, de la principale opposition, en vue de l’exclure, n’aurait rien de démocratique. C’est pourquoi nous avons soumis au CPN une motion spécifique, dont le contenu était essentiellement de réaffirmer le droit des militants du CCR de participer pleinement à la conférence nationale, c’est-à-dire de pouvoir débattre de manière contradictoire avec les autres positions, voter et avoir leurs voix comptabilisées. Cette motion démocratique, pourtant élémentaire, a été rejeté par le CPN, en raison du refus de la voter de la part des camarades de l'Etincelle et d’Anticapitalisme et Révolution, le reste de la gauche du parti a voté pour. Pour tenter de dissimuler ce refus, ces camarades ont proposé une motion regrettant l’exclusion des membres du CCR de la coordination des comités de la Fédération de Paris qui avait eu lieu quelques jours auparavant, mais n’exigeant même pas leur réintégration au sein de cette coordination. Il est évident que cette offensive pour chasser le CCR a une portée nationale et non locale et que le problème se situe devant nous, qu'il concerne en particulier les conditions de participation à la conférence nationale et qu'il n'est pas derrière nous.

S’il pouvait encore y avoir un doute, la déclaration de la délégation de l'ancienne plateforme unitaire à la fin du CPN se charge de le lever. Par-delà des affirmations calomnieuses sur un soi-disant entrisme qui n’ont aucun sens lorsqu’on parle d’un courant qui s’est constitué il y a plus de dix ans dans un parti basé sur un appel à tous les anticapitalistes et révolutionnaires, ou encore sur une soi-disant violence qui n’a jamais été démontrée, cette déclaration affirme, en parlant de la séparation vis-à-vis du CCR, que la conférence nationale devra donc prendre acte de cette nouvelle réalité organisationnelle. Le processus de notre exclusion est ainsi enclenché, même si la plateforme unitaire évite soigneusement le terme et si elle prend la forme d’un véto à notre participation pleine et entière à la conférence nationale.

Nous ne pouvons dans ce contexte que regretter l’attitude des camarades de l'Etincelle et d’Anticapitalisme et Révolution, même si nous craignions que la logique politique les amenant à constituer un bloc du centre, équidistant dans un premier temps des deux démons représentés par les possibles candidatures d’Anasse Kazib et de Philippe Poutou, ce dernier étant trop engagé avec le Mouvement de la France Insoumise (MFI), les conduise à ne pas s’opposer fermement à notre exclusion. De ce point de vue, ce CPN a été une leçon de choses. En même temps qu’ils refusaient de voter une motion minimale s’opposant à notre exclusion de la conférence nationale, ces mêmes camarades ont, dans une intervention d’une camarade de la direction de l’Etincelle, explicitement ouvert la porte à une candidature de Philippe Poutou au premier tour des élections présidentielles, sur laquelle ils n’auraient pas d’a priori. Puis, dans une intervention d’un camarade d’Anticapitalisme et Révolution, celui-ci a expliqué que la pré-candidature d’Anasse Kazib constituait une agression extérieure contre le NPA. Enfin, pour couronner le tout, ils se sont symboliquement abstenus sur le texte de la plateforme unitaire avec candidat, dont une majorité des membres a fait de même en retour.

C’est donc parti pour une nouvelle candidature de Philippe Poutou au premier tour des élections présidentielles, qui se situera, quoi qu’on en dise, dans une continuité affichée avec la politique menée actuellement pour les élections régionales. Au vu de la faible détermination qu’affichaient les membres du CPN, celle-ci n’ira d’ailleurs probablement pas au bout et elle n’aura été qu’un artifice pour la cooptation d’une partie de l'ancienne gauche du NPA et pour l’exclusion du CCR, condition pour la liquidation du NPA dans un projet plus à droite de recherche de l’unité avec les réformistes.

N’étant pas prêts pour notre part à accepter une telle mascarade, nous nous réunirons le week end prochain pour décider de ce que nous ferons par la suite.

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